Paul COWLEY: Rural (2015)
Musicians:
Paul Cowley - Guitars, percussion & vocals
Pascal Ferrari – Bass / cajon (tracks 4, 6, 8, 9 & 12)
Patrice Mauvieux – Lead guitar (track 4)
Titles:
01 Write Me A Few Of Your Lines - Mississippi Fred McDowell
02 Monday Morning Blues - Mississippi John Hurt
03 Jitterbug Swing - Bukka White
04 Not What They Seem - Paul Cowley
05 Pay Day - Mississippi John Hurt
06 Death Letter - Son House
07 Candyman - Rev Gary Davis
08 I Like A Girl - Paul Cowley
09 Franklin Nashville - Paul Cowley
10 You Gotta Move - Mississippi Fred McDowell
11 At The End Of The Day - Paul Cowley
12 I Can’t Be Satisfied - Muddy Waters
Nous retrouvons avec plaisir Paul Cowley pour un album tout aussi réussi que son prédécesseur (Close To You) paru il y a deux ans et déjà chroniqué dans nos colonnes. Pas de révolution à attendre, mais une évolution tranquille qui cadre bien avec le bonhomme, aussi chaleureux que sa voix. Cette fois-ci, Paul mêle à ses compositions une dose non négligeable de reprises des grands maîtres du genre qu'il pratique (huit reprises pour quatre originaux) et n'hésite pas à faire appel à des complices pour y ajouter une rythmique plus marquée et quelques traits électriques du meilleur aloi. On retrouve ainsi à la fois Patrice Mauvieux derrière la console comme il y a deux ans mais aussi à la guitare électrique sur un titre. D'emblée, la pochette très soignée en noir et blanc du CD nous met dans l'ambiance : aucun risque de dérive techno-électro ! Nous sommes vraiment dans l'atmosphère voulue par le titre de l'album avec cette sieste au pied d'un arbre, ces notes de dobro devant la grange ou cette balade avec la guitare dans le dos sur un chemin de campagne. Comme d'habitude, Paul Cowley sait introduire de la variété dans son picking blues, brisant la monotonie de l'écoute : au côté guilleret de « Write Me A Few Of Your Lines » peut s'opposer par exemple le côté plus bucolique de « Monday Morning Blues » sur fond de chants d'oiseaux, et il en est ainsi tout au long de l'album car notre bluesman sait admirablement faire ressortir le caractère particulier de chaque morceau et aligner le tout de manière à faire varier les ambiances. A ce propos, « Not What They Seem », un original, démontre que le blues tranquille de Paul Cowley peut très bien s'accommoder d'une guitare électrique bien râpeuse et un tantinet agressive. La reprise du « Death Letter » de Son House risque de vous faire taper du pied de manière irrésistible, bien soutenu par la basse de Pascal Ferrari et comme pour l'album précédent, on se laisse emporter et on se surprend à dire « tiens, c'est fini » sans avoir vu le temps passer. Une bien belle réalisation qui se savoure lui aussi tranquillement, confortablement installé au coin du feu, un bon verre à la main, en rêvant au temps qui passe et aux arbres qui se dépouillent de leurs feuilles.
Y. Philippot-Degand